Le Chemin de COMPOSTELLE en VTT parle GR65 Du PUY-EN-VELAY à ST JEAN-PIED-DE-PORT (voie du Puy)

 

 

6ème Etape.

Lundi 7 juin 2004.

Brengues à St Circq-Lapopie.

6h40 à 14h00. 45km (41 prévus).

 

 

 

4h45 … Je m’arrache d’une nuit particulièrement agitée. Mieux vaut déjeuner tôt et tranquillement que rester au lit à tourner. Mon sac est déjà prêt. Hier soir je me suis couché avec le tee-shirt de vélo, entre une paire de draps.

Ça change du couchage sous couverture, vêtu du pantalon, tee-shirt, chaussettes, et maillot ½ saison manches longues que j’étale sur le traversin. C’est le prix à payer pour avoir éliminé le sac à viande pour limiter le poids.

 

5h50. Déjeuner avalé, pipi, caca, douche …Prêt au départ. J’entends Michel qui fait sa toilette …

Aujourd’hui pas de montre au poignet pour estomper l’empreinte blanche. Notre peau prend une belle teinte cuivrée, caramélisée, tannée.

6h40, départ. 3’ de pédalage pour  de longues minutes de poussage. Bon réveil. On bascule vers St Sulpice. Nous suivons alors un large chemin à flanc de falaise. On aperçoit les premières maisons troglodytes.

7h17, 5.4km. En route vers Marcilhac s/Célé. De nouveau, poussage dans une sente. La nature du terrain ; chemins aux pierres affleurantes, dalles, caillasse, nous promet une journée trépidante. Michel et son SUNN Exact avec fourche Obsys ne sera pas déçu. Par moment le paysage me laisse à penser que je suis à la rando de Lagnes (84). Mêmes murs de pierres sèches coiffés d’empilement de pierres plates inclinées comme des dominos, mêmes landes de buis, où, de la pierraille, s’extraient quelques herbes rabougries. Dans un beau tombant que nous passons à pied, 1 m devant moi, au milieu de la trace, j’aperçois une vipère qui se réchauffe au soleil matinal. Elle file à mon approche. Chance de l’avoir vu et de ne pas lui avoir posé le pied dessus.

La descente sur Marcilhac sur Célé est une formalité. 8h20. 13km pour 11km prévus ; ça commence bien. De nouveau une montée bien raide, mais ça passe sur le vélo … Un faux-plat montant comme les aime un copain, nous fait déboucher sur le plateau. Fin de descente facile pour mon tout suspendu LAPIERRE X-Control … Calvaire pour Michel et son « bout de bois » (bien qu’équipé d’un cintre bike-stab en lame carbone).

Sauliac s/Célé, 9h45, 22km. Le soleil émerge de son voile matinal de nuages et commence son travail de cuisson.

Bonne remontée tout à gauche et dans la descente qui suit, arrêt express devant l’entrée du Musée de machines agricoles de Cuzals pour un petit incident technique. L’élastique de maintien du capteur du compteur vient de lâcher. Un tour d’adhésif fera l’affaire. Descentes sur petites routes et belles sentes sur Espinières. Encore une chouette montée pour une longue et facile mais secouante descente suivie d’un bout de route et d’un longé de ruisseau jusqu’à Cabretets.

Il faut impérativement faire le plein d’eau et trouver à manger. Heureusement que nous n’étions pas partis le ventre vide, car cette étape courte s’annonce particulièrement éprouvante ; comme prévu à l’étude des courbes de niveaux. Montées courtes mais très raides dans des sentes empierrées et descentes cassantes où une grande prudence et de rigueur.

On arrive sur la place du village. 11h, 35km.

Une épicerie nous fait de l’œil. Pain, gâteaux, pâté, bananes, jus d’orange, barres. L’idéal serait de pique-niquer après la bosse qui nous attend. Mais à se trimbaler tout ce barda au sommet, autant qu’il nous pèse sur l’estomac. On n’est pas là pour établir un temps.

Nous nous plantons sur un banc de la place à l’ombre des platanes. Bonne pioche pour l’ombre, mauvaise pour les éternuements à répétitions sous ces feuillages empoussiérés. Le clocher carillonne et nous rappelle qu’il est midi et que nous devons repartir. Sacré raidar en remise en route, suivi par un casse-pattes de 20’ de sentier à portage qui nous fait déboucher sous l’esplanade d’entrée de la grotte de Pech Merle, au grand étonnement des gens assis à la terrasse de l’accueil.

Les chemins du plateau sont toujours aussi cassants. La descente vers Bouziès devient plus roulante. Michel savoure chaque reposante portion de bitume. On franchit le pont et nous partons le long du Lot sur un chemin de halage taillé dans la roche. St Circq se profile au loin. Dernier plat de résistance, encore du 22x34 agrémenté de poussage. Une petite halte pour faire un panoramique depuis un éperon rocheux, un dernier effort et nous débouchons sur la place du Sombral. Nous montons derechef vers la citadelle pour embrasser d’un coup d’œil le village à nos pieds. En redescendant du rocher, une affichette au syndicat d’initiative nous indique comment gagner le gîte communal de la Fourdonne.

Il est 14h et le soleil cogne fort. Nous dégoulinons. Fichtre, le gîte est fermé ! Adieu la douche réparatrice … Nous sommes malgré tout ravis de la beauté de cette bâtisse, qui se trouve être aussi le Musée.

Des voix nous parviennent de la cour intérieure. Passage du porche, de la cour dallée …Toc toc …Bonjour ! Pourriez-vous nous dire où nous pourrions trouver le gestionnaire du gîte ? … C’est la mairie qui s’en occupe, et la jeune fille qui tient l’accueil est partie manger … Crotte, zut ! Vous pouvez aller la retrouver au café du Sombral, sur la place, c’est le maire qui le tient …

En arrivant sur la place, je me précipite sur un robinet d’eau salvateur. En buvant j’aperçois un homme qui sort du bar, une pochette de documents sous le bras. Cet homme n’a pas l’air d’un touriste, ce pourrait-il que ce soit le maire ? Bonjour monsieur, seriez-vous le maire. Bingo ! Il s’occupe de nous placer au gîte … Enfin douche !! Nous montons les vélos sur la terrasse, corvée de lessive et notes du journal avant d’aller boire une bière et arpenter les ruelles du village, pour le plaisir des yeux, et pour repérage d’un resto pour ce soir.

Pas de boulangerie ou de commerce où nous pourrions acheter pour le petit-déjeuner. Monsieur le Maire, gérant du gîte et patron du café nous dépanne en tranches de pains et nous vend 1€ un pot de confiture. Avec le reste de café moulu de Golinhac le départ bien calés est assuré.

Resto : Torchin quercinois (soupe), et anguille à la matelote. Première fois que je mange de l’anguille. Un dernier tour du village pour digérer et dodo car demain faudra digérer 67km.

Au fait ; aujourd’hui nous n’avons rencontré qu’un seul pèlerin vers St Sulpice. Apparemment cette variante par le Célé semble trop dure pour les marcheurs.

 

Rude journée de sautes collines et plongeons vallées. Mais 45km pour 41km prévus. C’est raisonnable.